lundi 24 septembre 2012

étape 49 : PONFERRADA - VEGA DE VALCARCEL - 42 km

dimanche 10 juin 2012


  Bruine, passage sur le pont aux rambardes de fer qui ont donné son nom à la ville (l'authenticité des rambardes n'est pas garantie), un petit signe au château des Templiers suivi d'un hommage à la chapelle Sainte-Marie de Compostelle, et je quitte Ponferrada pour m'enfoncer dans les vignobles du Bierzo, marchant dans un paysage de pré-montagne sous un ciel changeant, hésitant entre grisaille et ondées.

 Aujourd'hui, c'est la fête du Saint Sacrement. Dans la moindre des villes traversées, des fidèles fleurissent le sol de couleurs chatoyantes selon des motifs tracés à la craie puis délimités au sable. C'est un plaisir d'observer la dextérité, la minutie et le soin apportés dans ces oeuvres éphémères et collectives, chacun y contribuant à la hauteur de ses talents.

  A l'écart des ces villes, dans les vignes du Bierzo, la nature veut s'associer aussi à ce jour pas comme les autres et m'offre trois moments rares : le passage bas d'une cigogne en vol à moins de vingt mètres, la venue vers moi dans le chemin d'une poule faisane qui s'arrête à deux mètres après une longue et patiente approche, et enfin un garenne qui grignote tranquillement une feuille de vigne à dix mètres tout en me surveillant du coin de l'oeil. J'éprouve une profonde sensation de plénitude, d'intégration au chemin, à son esprit, à la nature.

  On quitte la Castille, son relief plat et son ciel bleu, mais le vent est toujours présent. La Galice toute proche se manifeste brièvement aux abords d'une école de musique traditionnelle où l'on enseigne à jouer d'un des nombreux dérivés de la cornemuse. La pluie s'invitant souvent dans ces parages, les tuiles canal ont fait place aux ardoises et la lauze fait ses premières apparitions. Suit une belle forêt de châtaigniers avec ses scieries qui débitent les troncs en planches plus fines et différemment empilées qu'en France.

  Le soir je retrouve Serge à l'albergue. Nous discutons un moment puis je vais dîner seul, comptant sur le hasard pour me procurer mon petit bonheur de rencontre quotidienne. A la table d'à côté, deux pèlerins face à face sont très absorbés par leur téléphone portable, occupés à lire Dieu sait quoi, faisant ainsi l'économie d'une conversation peut-être difficile à entamer. On reste connecté mais on ne communique plus au sens profond de communion. Miracle des subtilités de la langue, abîme de perplexité pour moi. Impolitesse générale (le téléphone prime sur tout) élevée au rang de mode de vie.

 

nb : vidéos tournées en 1080p ; si chargement trop lent en plein écran, passer en 720p ou 480p




 nb : cliquer sur les images pour les agrandir




























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