jeudi 20 septembre 2012

étape 47 : LEON - ASTORGA - 49 km

vendredi 8 juin 2012


  Départ le matin sous un ciel dégagé par un vent frais (12°C). Deux heures à cheminer entre une rangée d'arbres et deux files de voitures sur la nationale sous les bourrasques du vent. Pas franchement gai et le chemin paraît long maintenant alors que Saint-Jacques est si proche.

  En début d'après-midi, j'entre à Hospital de Orbigo en franchissant un ancien pont romain modifié au Moyen Age, le plus long de tout le chemin, fort de ses 19 arches. Ce cheminement aérien, perché sur ses piles, est assez surprenant.

  Le vent tombe dans l'après-midi alors que j'assiste au retour des vallonnements ce qui n'est pas pour me déplaire. Après avoir franchi une ligne de chemin de fer par une délirante passerelle piétonne digne de Buster Keaton, où l'on aurait bien vu Jacques Tati incorporé une séquence dans Play-time, j'entre dans Astorga et j'atteins le gîte municipal situé en haut d'une rue à forte pente.

  Bien que la ville soit d'importance modeste, j'y retrouve l'agrément des villes espagnoles avec leurs nombreux espaces piétonniers. La façade baroque de la cathédrale est curieuse, à la fois ouvragée dans sa partie centrale et sobre dans l'édification des deux tours accolées qui la toisent de leur aspect massif. Elle ne représente pas un modèle d'équilibre architectural mais cela est dû en grande partie à son édification sur des siècles, plus soucieuse de coller à l'époque qu'à l'harmonie d'ensemble. Néanmoins, elle n'est pas dénuée de charme et avec ses doubles arcs-boutants, sa façade m'évoque une personne fragile tenue sous bonne garde par deux gendarmes. Mais je m'égare...

  A deux pas, un monument tout aussi étrange s'impose aux visiteurs : le palais épiscopal. Dû au crayon d'Antonio Gaudi, il fut érigé au tournant du 20 ème siècle pour servir de résidence épiscopale avant d'être reconverti dans les années 60 en musée dédié au Camino. Ses formes en appellent à l'art religieux et son étirement vertical lui confère un parfum de château de Bavière. Une pierre jaune omni-présente, rigoureusement appareillée et dépourvue d'ornement produit une impression de décor de cinéma. Mais quel décor !

  Une fois de plus, malgré mon envie, je ne puis visiter ces monuments car il est trop tard. C'est la rançon de mes étapes étirées mais sincèrement je commence à trouver le temps long et la monotonie de la Castille associée au vent ont eu raison de mon enthousiasme des débuts en Espagne. De toute façon, je ne voulais pas faire du tourisme ; je reviendrai pour cela.

  Demain, changement de registre ; la montagne m'attend pour me verser en Galice, but du pèlerinage.


nb : vidéos tournées en 1080p ; si chargement trop lent en plein écran, passer en 720p ou 480p






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